Jeu de l'été (1) - solution

Publié le par Olivier Bouba-Olga

Voici la réponse au jeu proposé, peu éloignée  de celle développée par Nanotruc.

Les responsables de l'Oréal ont  déclaré que le rachat relève moins d'une volonté de gérer la « matière première » que de se prémunir contre d'éventuels « prédateurs », autrement dit d'autres groupes cosmétiques. On peut effectivement mobiliser la théorie des coûts de transaction :  la fabrication des produits La Roche Posay  résulte de la transformation des eaux de la source,  ces eaux sont, pour reprendre les termes de Williamson, des actifs localisés en un lieu spécifique. Le risque auquel s'expose L'Oréal est le suivant : un de ses concurrents rachète la source, le privant de cet actif spécifique, l' empêchant dès lors de valoriser les produits La Roche Posay.

Dans l'économie de l'entreprise, j'ai développé un exemple proche (p. 74), repris de Carlton et Perloff : dans les années 1980, deux fabricants de lecteurs de disquette (Seagate Technology et Conner Peripherals) s'approvisionnent chez le même fournisseur d'un composant critique  (Imprimis Technology) entrant dans la fabrication des lecteurs (composant assimilable à un actif physique spécifique). Seagate a alors racheté Imprimis et ce dernier, une fois racheté, a refusé de conserver Conner Peripherals comme client (d'où procès, mais Carlton et Perloff ne nous en donnent pas les conclusions).


PS :  je suis preneur  d'éléments de preuve de ce qu'avance Nanotruc, selon lequel les produits n'utilisent  pas les eaux. Ceci n'invaliderait pas nécessairement le raisonnement, comme il le dit, mais ce serait assez intéressant, ma foi!

Publié dans Jeux

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H
Le fait que l’Oréal utilise ‘ou non’ l’eau de la source pour la fabrication de ces cosmétiques, n’a pas beaucoup d’importance. L’Oréal a développé une marque et peut – ou pourra – sans difficulté technique et marketing utiliser d’autres sources d’eau. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une précaution en droit des marques. Un autre fabriquant de cosmétique pourrait racheter la source et fabriquer des produits sous une marque très similaires à « La Roche Posay ». Il s’agirait d’une cannibalisation de marque par forcement facile à combattre juridiquement. Il est même possible – mais je sorts très largement de mon domaine de compétence – qu’il y ait des difficultés juridiques à défendre la marque actuelle « La roche Posay » et que le rachat de la source soit un moyen de renforcer la protection juridique.
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A
Me semble aussi, après recherche, que Seagate fut pas  et est axé surtout (Uniquement ?) au niveau la production de disques durs. (Voir Wikipédia en anglais et leur site web.)Je m'y connais pas spécialement, mais l'une des méthodes pour vérifier la chose ne serait pas de contacter directement Seagate pour leur demander des informations au sujet de cet ancien rachat ?... (Et éventuellement, corriger le tir dans les bouquins cités...?)Respectueusement,AJC
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D
Disques durs, pas disquettes ; dans la disquette, même les lecteurs n'ont rien de stratégique.Voilà bien longtemps que Seagate a avalé Conner ; plus récemment, Maxtor a racheté Quantum avant d'être repris par Seagate qui, depuis qu'IBM a jeté l'éponge en revendant ses activités à Hitachi reste, avec Western Digital qui n'occupe qu'un marché de niche, le seul fabricant américain de disques durs.Du coup, il impose à ses clients des conditions inacceptables, en matière de confidentialité des informations personnelles par exemple, et je me fournis donc chez un nouvel arrivant : Samsung.
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L
Je pencherai plus tot sur le fait qu'un prédateur pourrait obliger l'Oréal a racheter la source bien plus cher qu'actuellement et éventuellement dans de plus mauvaises conditions (au moment d'un scandale, etc...).En 2004, les taux d'intérêt sont très bas historiquement et ne peuvent que remonter augmentant le cout de toute dépense future.
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C
En ce qui concerne l'exemple des fabriquants de lecteurs de disquettes, je n'ai pas trouvé trace du procès.Par contre, même sans l'acquisition d'Imprimis par Seagate, les deux sociétés avaient déjà des liens assez forts puisque le fondateur de Conner Peripherals était un co-fondateur de Seagate et que Conner à été intégré à Seagate en 1996. (sources: Wikipedia et une mémoire approximative)
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