Les prévisions de croissance du gouvernement sont-elles crédibles?
Le ministère de l'économie et des finances vient de publier ses prévisions de croissance pour 2006 et 2007 : la croissance française se redresserait et serait comprise entre 2 % et 2½ % en 2006 et en 2007 » (p. 2 du rapport, à télécharger en cliquant ici).
Ces prévisions sont-elles crédibles? Pour en juger, on peut s'en remettre à un petit exercice très simple : quelles ont été les prévisions de croissance du gouvernement pour 2005? Quel résultat effectif a-t-on observé?
Petite chronologie instructive :
* Fin 2004, pour construire son budget, le gouvernement table sur 2,5% de croissance.
* février 2005 : Thierry Breton révise les prévisions à la baisse : croissance située entre 2 et 2,5%
* mi-août 2005 : il redresse encore, prévision entre 1,5% et 2%
* au final, la croissance aura été de 1,4%...
Problème d'incompétence? Pas sûr... Deux raisons essentielles expliquent ce trop grand optimisme :
- La croissance dépend pour une partie non négligeable des anticipations que les acteurs en ont : si les consommateurs anticipent de la croissance, ils vont consommer plus ; si les entreprises anticipent de la croissance, elles vont investir plus. Le politique a donc tout intérêt à convaincre les acteurs que la croissance attendue est forte. Tout le problème étant de savoir si les prévisions sont crédibles.
- les recettes fiscales de l'Etat sont le produit du taux d'imposition et des richesses créées. Avec une taux de croissance anticipée important, on peut inscrire dans la loi des finances des recettes plus importantes, et caler les dépenses en conséquence... Bien sûr en fin d'année, quand on constate que la croissance n'a pas été au rendez-vous, on se désole de voir le déficit se creuser... mais on s'empresse, de nouveau, de faire des pronostics très optimistes pour l'année suivante !
Quelle solution? Sans doute de demander à une institution indépendante de procéder aux estimations, et d'obliger le gouvernement à s'en remettre aux prévisions de cette institution. Sur le premier point, l'Insee fait déjà le travail, et force est de constater que ses prévisions de croissance sont toujours moins optimistes que celles du gouvernement. Mais jusqu'à présent, le gouvernement a tout loisir de s'appuyer sur ses propres prévisions, plutôt que de s'en remettre à celles de l'Insee...
Ces prévisions sont-elles crédibles? Pour en juger, on peut s'en remettre à un petit exercice très simple : quelles ont été les prévisions de croissance du gouvernement pour 2005? Quel résultat effectif a-t-on observé?
Petite chronologie instructive :
* Fin 2004, pour construire son budget, le gouvernement table sur 2,5% de croissance.
* février 2005 : Thierry Breton révise les prévisions à la baisse : croissance située entre 2 et 2,5%
* mi-août 2005 : il redresse encore, prévision entre 1,5% et 2%
* au final, la croissance aura été de 1,4%...
Problème d'incompétence? Pas sûr... Deux raisons essentielles expliquent ce trop grand optimisme :
- La croissance dépend pour une partie non négligeable des anticipations que les acteurs en ont : si les consommateurs anticipent de la croissance, ils vont consommer plus ; si les entreprises anticipent de la croissance, elles vont investir plus. Le politique a donc tout intérêt à convaincre les acteurs que la croissance attendue est forte. Tout le problème étant de savoir si les prévisions sont crédibles.
- les recettes fiscales de l'Etat sont le produit du taux d'imposition et des richesses créées. Avec une taux de croissance anticipée important, on peut inscrire dans la loi des finances des recettes plus importantes, et caler les dépenses en conséquence... Bien sûr en fin d'année, quand on constate que la croissance n'a pas été au rendez-vous, on se désole de voir le déficit se creuser... mais on s'empresse, de nouveau, de faire des pronostics très optimistes pour l'année suivante !
Quelle solution? Sans doute de demander à une institution indépendante de procéder aux estimations, et d'obliger le gouvernement à s'en remettre aux prévisions de cette institution. Sur le premier point, l'Insee fait déjà le travail, et force est de constater que ses prévisions de croissance sont toujours moins optimistes que celles du gouvernement. Mais jusqu'à présent, le gouvernement a tout loisir de s'appuyer sur ses propres prévisions, plutôt que de s'en remettre à celles de l'Insee...