Le retour d'Alain Lambert...
J'avais commenté il y a quelques temps certains propos d'Alain Lambert (ancien ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire). Je récidive.
Citation (source ici) :
Premier point : "les dépenses publiques ne créent aucune richesse supplémentaire". Je rappelle à Alain Lambert qu'il y a globalement consensus chez les économistes pour dire que la source essentielle de croissance d'un pays comme la France est l'innovation. Que pour une part importante, l'innovation se nourrit des dépenses de R&D, d'une part, et de main d'oeuvre (très) qualifiée (capital humain), d'autre part. Les dépenses publiques affectées à l'éducation et à la R&D sont donc sans doute parmi les dépenses qui créent le plus de richesses... (on peut multiplier les exemples).
Deuxième point : "Leur effet est souvent plus faible qu'on ne le croit puisqu'ils se financent par prélèvements sur les plus productifs, dont les prix de revient augmentent d'autant." Ben voyons! La compétitivité des entreprises françaises s'explique pour une bonne part par l'environnement qu'elles trouvent dans notre pays, environnement qui doit beaucoup à la puissance publique (qualification de la main d'oeuvre, laboratoires de recherche, infrastructures de communication, de transport, cadre de vie des populations, etc.). Dire que "les dépenses publiques conduisent à accroître d'autant le prix de revient des entreprises" est donc bêtement faux, il peut au contraire le faire diminuer si les dépenses permettent à ces entreprises de bénéficier de ce que les économistes appellent des externalités positives (on bénéficie de ressources sans en avoir payé totalement le prix).
Troisième point (anecdotique comparativement au deux premiers, qui méritent de figurer dans une anthologie) : Avec tous les risques de délocalisation d'emplois qui en résultent. La thèse d'Alain Lambert semble donc la suivante : les entreprises fuient une fiscalité trop lourde (on prélève les plus productifs). Faudra qu'il nous explique ce que viennent faire dans l'hexagone toutes ces entreprises étrangères, puisque la France occupe toujours les premières places dans les flux d'IDE entrants . Et que des études récentes tendent plutôt à montrer que la compétitivité coût de la France est bonne (j'en avais parlé ici).
Qu'Alain Lambert veuille réduire les dépenses publiques, c'est une chose, et cela peut faire débat. Mais qu'il en vienne à énoncer de telles absurdités, les bras m'en tombent... non pas que quelqu'un puisse dire de telles choses... mais que ce quelqu'un ait pu être ministre délégué au budget...
Citation (source ici) :
De même, rappelons que les transferts ou les dépenses publiques ne créent aucune richesse supplémentaire ! Leur effet est souvent plus faible qu'on ne le croit puisqu'ils se financent par prélèvements sur les plus productifs, dont les prix de revient augmentent d'autant. Avec tous les risques de délocalisation d'emplois qui en résultent.
Premier point : "les dépenses publiques ne créent aucune richesse supplémentaire". Je rappelle à Alain Lambert qu'il y a globalement consensus chez les économistes pour dire que la source essentielle de croissance d'un pays comme la France est l'innovation. Que pour une part importante, l'innovation se nourrit des dépenses de R&D, d'une part, et de main d'oeuvre (très) qualifiée (capital humain), d'autre part. Les dépenses publiques affectées à l'éducation et à la R&D sont donc sans doute parmi les dépenses qui créent le plus de richesses... (on peut multiplier les exemples).
Deuxième point : "Leur effet est souvent plus faible qu'on ne le croit puisqu'ils se financent par prélèvements sur les plus productifs, dont les prix de revient augmentent d'autant." Ben voyons! La compétitivité des entreprises françaises s'explique pour une bonne part par l'environnement qu'elles trouvent dans notre pays, environnement qui doit beaucoup à la puissance publique (qualification de la main d'oeuvre, laboratoires de recherche, infrastructures de communication, de transport, cadre de vie des populations, etc.). Dire que "les dépenses publiques conduisent à accroître d'autant le prix de revient des entreprises" est donc bêtement faux, il peut au contraire le faire diminuer si les dépenses permettent à ces entreprises de bénéficier de ce que les économistes appellent des externalités positives (on bénéficie de ressources sans en avoir payé totalement le prix).
Troisième point (anecdotique comparativement au deux premiers, qui méritent de figurer dans une anthologie) : Avec tous les risques de délocalisation d'emplois qui en résultent. La thèse d'Alain Lambert semble donc la suivante : les entreprises fuient une fiscalité trop lourde (on prélève les plus productifs). Faudra qu'il nous explique ce que viennent faire dans l'hexagone toutes ces entreprises étrangères, puisque la France occupe toujours les premières places dans les flux d'IDE entrants . Et que des études récentes tendent plutôt à montrer que la compétitivité coût de la France est bonne (j'en avais parlé ici).
Qu'Alain Lambert veuille réduire les dépenses publiques, c'est une chose, et cela peut faire débat. Mais qu'il en vienne à énoncer de telles absurdités, les bras m'en tombent... non pas que quelqu'un puisse dire de telles choses... mais que ce quelqu'un ait pu être ministre délégué au budget...