Le papy boom, un levier pour la délocalisation?

Ce à quoi je lui ai répondu à peu près dans cet ordre :
1. Les départs massifs en retraite donnent effectivement de la souplesse aux entreprises pour se réorganiser. Elles le font déjà, la réorganisation pourrait s'accélerer.
2. Ne pas croire cependant que l'on est dans une économie du tout délocalisable. La réorganisation va affecter plus particulièrement certains métiers, certaines tâches (cf. le billet précédent). D'où de l'externalisation auprès d'entreprises françaises dans certains cas, étrangères dans d'autres cas. D'où des besoins importants en main d'oeuvre qualifiée aussi.
3. Ne pas croire cependant que le papy boom va conduire à un problème général de recrutement qui obligerait les entreprises à délocaliser (ou, autre idée reçue ayant pas mal circulée, que le Papy boom est synonyme de fin du chômage) . Une étude récente de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (depp, Ministère de l'éducation nationale) montre que "sur la période 2002-2015, les recrutements de jeunes sortant du système éducatif pourraient représenter un flux annuel d’entrées dans l’emploi se situant légèrement au-dessous de 600 000. Ces besoins seraient vraisemblablement inférieurs aux flux de sortie du système éducatif qui pourraient être d’environ 680 0000." Les problèmes à venir sont donc plus des problèmes "locaux" (problèmes dans certains secteurs et/ou sur certains territoires).
Vous pouvez retrouver en partie ces idées dans un article paru vendredi dernier, signé par Florent Latrive et Judith Rueff, au milieu d'autres exemples plutôt intéressants.
PS : quel succès médiatique des économistes bloggeurs! à peu près en même temps, Econoclaste se faisait interviewé sur France Inter. J'en profite pour recommander vivement et explicitement à tout étudiant d'économie qui traînerait ici de prendre une dose d'Econoclaste matin, midi et soir pendant toute l'année universitaire, amélioration des résultats universitaires garantie!