Un autre énervement contre une proposition de gauche, cette fois : "il faut conditionner les aides à l'interdiction de délocaliser si les entreprises font des bénéfices" (cherchez l'auteur par exemple ici). Je ne reviens pas sur l’importance très relative des délocalisations (juste ceci : elles pèseraient 5% des emplois détruits dans l’UE à 15), sur leurs causes, leurs implications, etc, vous trouverez ça en vous baladant sur ce blog. Juste deux problèmes « techniques ». En creux de la proposition, on comprend en effet que si l’entreprise ne fait pas de bénéfice, pas de problème, elle pourra délocaliser. Ceci revient donc à dire :
i) attendons que l’entreprise ait bien la tête sous l’eau avant de l’autoriser à bouger,
ii) si une telle mesure est prise, les entreprises faisant des bénéfices feront très vite bouger leurs profits d’une entité à l’autre afin d’apparaître non rentable (un bon comptable suffit).
Comme le dit Salanié, il semble qu’en France « une entreprise doit simplement se maintenir à flot --aller au-delà est le signe de l'existence de rentes de monopole (version sophistiquée) ou d'avidité antisociale (version naïve) ».
Je l’ai dit pour Aubade et à d'autres occasions : cela ne signifie pas qu’il ne faille rien faire, mais évitons de dire, ou faire, n’importe quoi, s’il vous plaît…