Le journal Libération publie aujourd'hui, dans son cahier emploi, trois articles autour de la question des délocalisations. Premier article qui permet notamment de faire le point sur le poids des délocalisations dans les destructions d'emploi en Europe. Comme signalé ici à maintes reprises, les délocalisations pèsent globalement peu, mais localement beaucoup (certains secteurs, certains territoires, certaines catégories de salariés). Pour preuve ce graphique (disponible dans la version papier de Libé) :
Ce graphique est construit à partir des données publiées dans le rapport 2005 de l'ERM (European Restructuring Monitor). Sur l'ensemble des pays enquêtés, les délocalisations représentaient, en 2005, 5,9% des pertes d'emplois. En France, le chiffre est un peu plus faible : 4,6%. On est bien loin des chiffres que les citoyens et les politiques ont en tête...
Deuxième article, une interview accordée à Judith Rueff. J'insiste sur le faible poids des délocalisations, sur le pourquoi du décalage entre le discours et les faits et sur quelques pistes en termes d'action publique pour réduire les problèmes locaux rencontrés. Troisième article, enfin, des réactions des salariés de Well, Dim et Arena, qui considèrent être victimes de licenciements boursiers. Comme expliqué ici et là à propos d'Aubade, il conviendrait de ne pas réduire les mouvements observés à la dictature des marchés financiers. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire, mais autant cibler les bons problèmes pour y apporter des réponses pertinentes.