Evaluation de l'évaluation du CNE...

2005 | 2006 | |
j'aurais recruté à la même date sous une autre forme de contrat | 69% | 73% |
J'aurais attendu avant de pourvoir le poste | 22% | 19% |
Je n'aurais pas embauché | 9% | 8% |
Total | 100% | 100% |
Eric Maurin est plutôt (!) critique sur la méthode,et nuancé (!) sur les résultats :
De quoi s’agit-il ? d’un sondage inédit, mené par téléphone auprès de 3 000 entreprises de moins de 20 salariés (taux de réponse 44% !!!) ayant fait une déclaration d’intention d’embauche en octobre 2005 ou en mai 2006, à qui on demande par téléphone combien de temps a finalement duré leur CNE et si elles pensent qu’elles auraient embauché sans CNE. Informations subjectives et rétrospectives sur la foi desquelles, à partir d’un ahurissant empilement de conjectures dont je passe les détails (sur la représentativité de l’échantillon, la saisonnalité des CNE, sur le lien entre effet microéconomique et effet macro), on évalue le stock objectif de CNE dans l’économie ainsi que l’effet du CNE sur l’emploi total !
Au départ, cette petite enquête ne devait être qu’un complément aux dispositifs de l’INSEE ou de l’UNEDIC. A l’arrivée, ces derniers auront uniquement servi d’alibi à une enquête de propagande qui foule aux pieds la déontologie statistique et celle de l’évaluation des politiques publiques.
Heureusement, il doit y avoir un dieu des statisticiens car les estimations délirantes que l’on a ainsi forcé les experts à produire restent désespérément modestes. Ce qui laisse deviner à quel point les mesures directes doivent être mauvaises.
Au passage, deux mythes sont une nouvelle fois battus en brèche, à savoir les très petites entreprises comme réservoir d’embauches et l’idée que l’obligation de motiver un licenciement est un frein significatif à l’embauche. Mais plus que cela, encore une fois, c’est la façon dont on instrumentalise impunément la statistique publique et ses agents qui fait enrager.
Au départ, cette petite enquête ne devait être qu’un complément aux dispositifs de l’INSEE ou de l’UNEDIC. A l’arrivée, ces derniers auront uniquement servi d’alibi à une enquête de propagande qui foule aux pieds la déontologie statistique et celle de l’évaluation des politiques publiques.
Heureusement, il doit y avoir un dieu des statisticiens car les estimations délirantes que l’on a ainsi forcé les experts à produire restent désespérément modestes. Ce qui laisse deviner à quel point les mesures directes doivent être mauvaises.
Au passage, deux mythes sont une nouvelle fois battus en brèche, à savoir les très petites entreprises comme réservoir d’embauches et l’idée que l’obligation de motiver un licenciement est un frein significatif à l’embauche. Mais plus que cela, encore une fois, c’est la façon dont on instrumentalise impunément la statistique publique et ses agents qui fait enrager.
Eric Maurin oublie juste une chose, c'est que même si l'évaluation avait été faite dans les règles de l'art, le gouvernement aurait eu une réponse toute prête. En effet, interpellé sur la médiocrité des résultats de l'enquête 2005, Dominique de Villepin avait répondu : "une étude ne fait pas le printemps, pas plus qu'une hirondelle" ... (source).
Ah, l'évaluation des politiques publiques en France, quelle merveille...
Ah, l'évaluation des politiques publiques en France, quelle merveille...