Chômage et territoires
L'Insee a publié récemment les taux de chômage par zone d'emploi, pour la période 1999-2008 (vous trouverez une carte et les noms des 348 zones d'emploi qui composent le territoire français ici).
Petites analyses statistiques.
J'ai commencé par calculer la moyenne simple des taux de chômage en début de période (1999-2001) et en fin de période (2006-2008), histoire de lisser quelque peu les évolutions. J'ai ensuite calculé quelques indicateurs statistiques de base :
| 1999-2001 | 2006-2008 |
Minimum | 3.1 | 3.9 |
Q1 | 6.7 | 6.4 |
Médiane | 7.9 | 7.5 |
Moyenne | 8.3 | 7.8 |
Q3 | 9.6 | 8.9 |
Maximum | 17.0 | 14.3 |
La moyenne et la médiane ont reculé, le minimum a augmenté, le maximum a diminué, bref, légère réduction du taux de chômage et léger tassement des écarts entre zones d'emploi. Résultat que l'on retrouve si on représente les courbes de densité des taux de chômage pour ces deux périodes.
J'ai ensuite construit 4 classes de zones d'emploi, 25% de zones d'emploi par classe, de la classe "--" pour les 25% ayant les plus forts taux de chômage à la classe "++" pour celles ayant les plus faibles taux. Et ce aux deux dates. Ce qui permet de construire la matrice de passage suivante :
| -- | - | + | ++ |
-- | 65 | 22 | 0 | 0 |
- | 19 | 48 | 19 | 1 |
+ | 4 | 13 | 51 | 19 |
++ | 1 | 2 | 19 | 65 |
Avec en ligne les classes sur la période 1999-2001 et en colonne les classes sur la période 2006-2008.
A partir de cette matrice, on peut calculer :
* un taux d'inertie, égal à la proportion de zones d'emploi appartenant à la même classe aux deux dates. On obtient un taux de 66%
* un taux de mobilité ascendante, égal à la proportion de zones passant vers une classe plus favorable (classe ""-" à la classe "+" par exemple). On obtient un taux de 18%
* un taux de mobilité descendante, symétrique du précédent. Le taux obtenu est de 17%
En résumé : l'inertie domine, mais elle s'accompagne malgré tout d'un peu de mouvement, vers du plus favorable pour certaines zones, vers du moins favorable pour d'autres.
On peut enfin regarder dans le détail les zones qui ont le plus bougé dans la matrice (celles ayant fait des sauts de plus de deux catégories) :
* 1 zone est passée de la classe "-" à la classe "++", il s'agit de la zone d'emploi de Chambéry
* 4 zones sont passées de la classe "+" à la classe "--" : Commercy, Montbéliard, Le Sud-Ouest Champenois, Belfort
* 2 zones sont passées de la classe ""++" à la classe "-" : Oyonnax et Strasbourg
* enfin, le pompon pour la zone qui est passée de la classe "++" (elle était parmi les 25% de zones d'emploi ayant le taux de chômage le plus faible) à la classe "--" (elle est parmi les 25% présentant le chômage le plus fort) : il s'agit de ... Mulhouse.
Il fait pas bon vivre dans l'Est de la France...