Désindustrialisation : enfin une bonne nouvelle!
J'apprend dans les Echos ce matin que 900 usines françaises ont été fermées en France ces trois dernières années, ce qui correspondrait au final à la destruction "entre les postes créés et ceux supprimés, [de] près de 100.000 emplois industriels". 100 000 emplois industriels détruits en 3 ans, ça nous fait du 33 333 par an (j'arrondis).
Ce qui est plutôt une bonne nouvelle : ce document nous apprend en effet qu'entre 1980 et 2007, c'est en moyenne 71 000 emplois industriels par an qui ont été détruits. Destruction réduite de plus de moitié, donc. Champagne.
Bon, je plaisante, mais ce genre de billet m'exaspère : dans ces destructions, quelle est la part qui s'explique par un déversement de l'industrie vers les services aux entreprises? Quelle est la part qui s'explique par un report de la demande de l'industrie vers les services? Quelle est la part qui s'explique par la concurrence des pays développés ? Par celle des pays low cost? Dans ce billet, on apprenait qu'environ les 2/3 de la baisse résultaient des deux premiers déterminants (déversement et report de la demande) et que le reste pouvait être attribué pour l'essentiel à la concurence des pays développés, notamment de l'Allemagne, à la politique tellement vertueuse.
Est-on dans les mêmes eaux? On n'en sait rien. Et quid de l'impact des politiques pro-cycliques de nos gouvernements (la rigueur dans la récession) ? Zéro information.
Mais bon, Patrick Artus (qui dégaine les statistiques plus vite que son ombre) et Marie-Paule Virard (journaliste aux Echos) ont sorti un nouveau livre : « La France sans ses usines » (Fayard, 2011). Un peu de promo ne fait pas de mal.