Internet et les industries culturelles
Le CREDOC vient de publier une étude très intéressante sur les pratiques culturelles des ménages, en comparant les connectés et les non connectés à Internet (trouvé via Denis Colombi).
Le postulat de base à interroger pourrait être le suivant : les internautes sont enfermés dans leur monde, ils ne lisent plus, ne sortent plus, etc. Pire : ils piratent allègrement les DVD, CD, etc, ce qui plombe l'industrie culturelle.
Les résultats invalident ce genre de proposition. Premier résultat sous forme graphique, qui montre que les internautes consomment plus de produits culturels que les non internautes :
Bien sûr, une question se pose : cette sur-consommation s'explique-t-elle par le fait d'être connecté, ou par d'autres caractéristiques "cachées" des connectés (plus riches, plus urbains, plus diplômés, plus jeunes, etc.)? L'étude du CREDOC répond également à cette question, puisqu'ils ont neutralisé l'effet de ces caractéristiques observables. On obtient alors ceci :
S'agissant des livres et des sorties, l'explication serait la suivante : "Pour les livres comme pour d’autres oeuvres culturelles, l’effet propre d’Internet s’explique, en particulier, par le regain de visibilité dont jouissent les productions à tirages plus confidentiels. Pour les sorties culturelles, l’effet positif d’Internet tient autant à l’élargissement de la visibilité de l’offre qu’au net accroissement de confort permis par l’information et la réservation à distance."