Ségrégation spatiale et chômage

Un document de travail du CPER de Gobillon, Magnac et Sélod (2007) (une version est disponible ici), montre le rôle de ces phénomènes de ségrégation spatiale sur la durée du chômage :
1. on observe des disparités spatiales très fortes en termes de durée du chômage au niveau des 1300 communes de l'Ile de France,
2. les auteurs considèrent que la durée du chômage peut dépendre de deux ensembles d'éléments : les caractéristiques des individus, d'une part, les caractéristiques de leur commune d'appartenance, d'autre part,
3. l'étude empirique, qui s'appuie sur des données 1996-2003, montre que 30% des disparités spatiales s'expliquent par des variables individuelles, les 70% restants étant capturés par des indices locaux, essentiellement des indicateurs de ségrégation résidentielle.
L'espace est l'un des grands absents des débats sur le chômage, alors même qu'il pèse fortement sur son niveau et sa durée : i) certains individus sont clairement pénalisés par leur localisation; ii) ils souffrent également --notamment les personnes peu qualifiées-- d'une faible mobilité spatiale. Une politique macro-économique de lutte contre le chômage sera donc toujours insuffisante : il convient d'imaginer des politiques complémentaires, à une échelle plus fine, permettant de lutter contre ces problèmes fortement territorialisés.