L'oral de Nicolas S.

Publié le par Olivier Bouba-Olga

J'espère qu'en lecteurs assidus des blogs d'économie, vous avez reperé les erreurs et approximations de Nicolas S. lors de son oral d'hier soir ?

1. Sur la croissance (repéré également par Emmanuel) : "cela fait dix ans que nos performances sont inférieures à celles de l'Allemagne". J'en avais parlé ici, reprise d'un petit graphique :


2. Sur les déficits publics : "j'ai trouvé un pays où chaque français doit 20 000€".  A qui ? Pour l'essentiel aux français... Sur ce point et sur le discours lanscinant sur le déficit et la dette, voir ou revoir  ce billet d'Alexandre Delaigue.

3. Sur l'immigration : "Michel Rocard l'a dit il y a longtemps, nous n'avons pas vocation à accueillir toute la misère du monde". Argument ultime souvent repris, avec l'éternel oubli de la deuxième partie de la phrase "mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part". Voir ou revoir le papier de Rocard.

4. à plusieurs reprises, Nicolas S. met en regard les 1 900 000 chômeurs et les 500 000 emplois non pourvus, pour justifier notamment les sanctions annoncées à l'encontre des chômeurs. Ce chiffre de 500 000 circule souvent, sans que l'on sache vraiment d'où il sort. Peut-être des enquêtes Besoins en Main-d'Oeuvre (BMO) de l'Unedic, qui montrent qu'en gros 500 000 employeurs jugent difficiles leur projet de recrutement. Mais dire que le recrutement est difficile n'est pas synonyme d'emploi non pourvu. Voir sur ces enquêtes et les raisons des difficultés de recruter ce document du Credoc.

Je ne prétend pas à l'exhaustivité, d'autant que, je l'avoue, j'ai souvent décroché...

Publié dans Politique

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J
Etant l'auteur de l'article qui avait dénoncé l'erreur commise à la télévision à propos de la croissance allemande, je me permets de vous signaler l'existence de mon propre blog, où l'erreur de Nicolas S. a évidemment été relevée, ainsi que quelques autres, avec de beaux graphes à jour:http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2008/04/25/plus-cest-gros-plus-ca-passe/
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L
Désolé, mais je n'achète pas du tout la  "démonstration" de  Delaigue sur le déficit public. Pour plusieurs raisons :* "2° mythe : le chiffre du déficit a une signification" : puisque ce chiffre n'a pas de sens alors il peut donc être quelconque, donc allons y gaiment et ne restons pas à un minable 3% par an, tentons carrément 30% oou 100% ! Le raisonnement du 1° paragraphe donne d'ailleurs la limite physique : il faut pouvoir payer les intérets de la dette. Et à ce prix on ne peux plus rien acheter.* "3° mythe : les générations<br /> futures seront plus riches que nous "  ca reste complètement à prouver avec la mondialisation.  Auront elles une capacité d'épargne, y aura t il encore des entreprises, serons nous revenus à une économie semi-vivrière ?* Les autres pays européens qui équilibrent leur budget n'ont bien sûr rien compris à la démonstration de Mr Delaigue ...* etc...Il ya un seul point où je suis (un peu )d'accord avec son papier, c'est le dernier paragraphe où il pose la question du sens de la dépense publique.  C'est effectivement le noeud du problème, mais auquel il n'a pas répondu.
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O
@ blop : drôle de bug... je regarde ca, petit mélange de graphique...
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B
Bonjour,votre graphique a changé depuis la première édition de ce billet et j'avoue avoir du mal à comprendre ce nouveau graphique (qui n'a aucune légende sur les axes...) 
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O
@ LG : * mince alors, vous auriez pu aller jusqu'au point 2, et lire le billet d'Alexandre Delaigue sur déficit et dette... * non, 1% de déficit ne conduisent pas nécessairement à 1% de croissance. Peitt contre-exemple. Supposez que l'Etat, pour relancer la croissance, décide d'augmenter les salaires des fonctionnaires, l'idée étant que cet accroissement des salaires conduise à un accroissement de la consommation, donc de la création de richesse (croissance) et d'emplois.  Si les fonctionnaires en profitent pour acheter seulement des Wii et jouer au tennis à leurs (nombreuses) heures perdues, ca va pas faire beaucoup de croissance...* les performances récentes de l'Allemagne s'expliquent assez largement par une stratégie opportuniste de pression à la baisse sur les salaires, qui leur a permis de gagner des marchés au détriment de l'Italie et de la France. Je ne sais pas si on peut qualifier ca de vertueux...
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