La mobilité des étudiants

Les acteurs des territoires ont souvent du mal, lorsqu’ils découvrent des statistiques, à les analyser correctement. Ce qui conduit parfois à la mise en place de politiques inadaptées.

Dernier exemple en date : les statistiques sur la mobilité spatiale des étudiants. Poitou-Charentes attire des étudiants d’autres régions, mais un nombre plus important de lycéens Picto-Charentais vont étudier à l’extérieur. De plus, une fois formés, nombre d’entre eux vont travailler hors région. Certains en concluent que nos Universités ne sont pas assez attractives et qu’elles ne travaillent pas assez en lien avec les entreprises de notre région.

Sauf que l’on oublie l’existence d’effets de base, qui peuvent expliquer une partie essentielle des résultats observés, des effets de taille et de distance, principalement : de manière générale, une région dont la taille universitaire est inférieure à celle des régions limitrophes verra partir plus de lycéens qu’elle n’en accueille. Si, ensuite, sa taille économique est inférieure à sa taille universitaire, de nombreux étudiants, une fois formés, iront travailler ailleurs. Qu’en est-il  de Poitou-Charentes ? Notre région concentre 2,8% de la population française, 2,5% des étudiants et 2,3% du PIB. Les mouvements observés sont donc tout sauf surprenants.

Il existe de nombreuses méthodes permettant de mesure le poids précis de ces effets structurels. Il serait bon que les décideurs de Poitou-Charentes les mobilisent, avant de mettre en œuvre des politiques qui, sinon, risquent de tomber à côté des vrais problèmes. De l’utilité des collaborations entre chercheurs des sciences humaines, économiques et sociales et institutions régionales…
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