Où faut-il faire sa Licence?

Publié le par Olivier Bouba-Olga

Exercice intéressant du Ministère d'évaluation de la réussite en Licence par Université. L'idée est de calculer la réussite en Licence en tenant compte des différences de caractéristiques des étudiants accueillis.

Sauf erreur, via l'application d'une analyse structurelle-résiduelle : on calcule un taux de réussite théorique par Université, en appliquant le taux de réussite observé nationalement pour une population aux caractéristiques comparables. La différence entre ce taux théorique et le taux effectivement observée permet de calculer la valeur ajoutée de l'Université. Cette dernière est positive si le taux de réussite effectif est supérieur au taux de réussite théorique.

 

Une difficulté mentionnée par les auteurs tient au fait que les étudiants bougent d'une année sur l'autre. Si bien que ce sont trois méthodes d'évaluation qui sont proposées : i) valeur ajoutée par Université pour les étudiants ayant fait leur première année de licence dans cette Université, ii) idem pour ceux ayant fait leur troisième année dans cette Université, iii) idem pour ceux ayant fait leurs trois années dans cette Université.

 

A partir des données fournies par le Ministère, j'ai repéré le sous-ensemble des Universités dégageant une valeur ajoutée positive avec les trois méthodes. Sur les 83 Universités, 32 y parviennent. Ne figurent pas dans cette liste les Universités d'Aix-Marseille 1 ; Bordeaux 2, 3 et 4 ; Grenoble 2 et 3 ; Lille 1, 2 et 3 ;  Montpellier 1, 2 et 3 ; Strasbourg 1, 2 et 3 ; Toulouse 1, 2 et 3. Ni les Universités de Paris 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 11, 12... Pourquoi je parle de ces Universités? Ben... c'est la quasi-totalité des Universités labellisées Campus d'Excellence... cherchez l'erreur...

 

Erreur facile à trouver en l'occurrence : ce n'est pas l'excellence qui est récompensée par la labellisation, mais, pour l'essentiel, la taille. Et les quelques chiffres publiés semblent plutôt montrer (il faudrait creuser bien sûr) une relation négative entre taille et performance, ce qui n'est pas surprenant outre mesure.

 

En revanche, Poitiers y figure, et en très bonne position si on regarde la valeur ajoutée apportée aux étudiants commençant leur Licence dans notre Université, puisque le taux de réussite effectif est de 40,7%, contre un taux attendu de 31,7%. C'est le meilleur différentiel (+9%), juste derrière Limoges (+9,8%). Pas loin derrière, La Rochelle (en 5ème position selon ce critère), avec un différentiel de +7%. Poitiers, Limoges, La Rochelle : les 3 Universités d'un même PRES... mais rassurez-vous, ce PRES ne sera jamais Campus d'Excellence...

Publié dans Université

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J
<br /> <br /> Je vous propose une autre hypothèse pour expliquer les résultats étranges de cette<br /> étude.<br /> <br /> <br /> Celle-ci s’inspire de la méthode mise au point par Claude Thélot il y a une dizaine d’années<br /> pour évaluer les lycées. L’ennui est que les licences n’ont pas un référentiel commun de jugement du niveau de sortie, comme les lycées en ont un avec le Bac. Déjà on pourrait discuter en ce qui<br /> concerne l'homogénéité du niveau du Bac d'une académie à l'autre, mais enfin son organisation comporte de nombreux mécanismes de coordination qui donnent un certain crédit à l’hypothèse de<br /> comparabilité des niveaux. En licence on n’a rien de semblable. Les programmes disent ce qu’il faut enseigner, pas ce qu’il faut savoir pour réussir l’examen. Le niveau exigé peut varier selon<br /> les Universités, les UFR, les professeurs, qui sont entièrement libres de la définition du contenu des épreuves et des critères de notation.<br /> L’hypothèse implicite de niveau homogène adoptée par l’étude rend donc ses résultats peu crédibles. On est dans l’incapacité de conclure si la “valeur ajoutée” de petites universités tient à<br /> leurs vertus pédagogiques ou à leur laxisme. Pas plus qu’on ne peut dire si la faible “valeur ajoutée” de grandes universités tient à leur mépris pour les licences ou à leur plus haut niveau<br /> d’exigence.<br /> <br /> <br /> Il apparaît donc un peu vain de chercher à trouver du sens aux résultats de cette<br /> étude.<br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Petite question, et raison qui me rappelle à la prudence sur les résultats de ce travail : si la valeur ajoutée de l'établissement est calculée à partir de la réussite des étudiants de Licence,<br /> cela n'a-t-il donc pas à voir avec la notation des enseignants (est-ce bien un critère plus ou moins subjectif ?) et par extension le niveau d'exigence dudit établissement ? Autrement dit les<br /> universités parisiennes seraient plus difficiles et profitent ainsi à un moins grand nombre mais le diplôme n'en est que plus valorisé... pour ceux qui terminent bien sûr.<br /> <br /> <br /> Heureusement je crois qu'il vaut encore mieux réussir à Poitiers ou Limoges qu'échouer à Paris !<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> N'est-ce pas non plus dans l'ouest que les résultats au bac sont les meilleurs ? je crois que c'était le cas il y a quelques années en tout cas.<br /> <br /> <br /> La pluie est peut-être le facteur le plus déterminant ? :))))<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Très intéressant tout ça !<br /> <br /> <br /> Je pense que vous donnez certaines raisons objectives à ces classements. La taille doit être importante en effet. Je pense aussi que "la vie" des étudiants doit l'être aussi (et n'est pas mesurée<br /> ici). Par exemple le fait de débarquer dans une nouvelle ville (paris, Lyon, Marseille) ou bien rester dans son milieu (avec ses parents, ses amis, etc...) doit jouer. On sait bien que le premier<br /> envol peut être "casse-gueule" pour certains.<br /> <br /> <br /> Je me suis amusé à prendre le top 10 des universités ayant la meilleure valeur ajoutée pour chaque méthode. Par ailleurs j'ai fait le top 10 des universités ayant les meilleurs résultats (réel,<br /> pas simulé). On constate que suivant la méthode 1, parmi les 10 universités ayant les meilleurs résultats, 7 sont dans le top 10 de la meilleure VA (voir liste en dessous). Idem en suivant la<br /> méthode 2. Pour la méthode 3, la moitié des universités sont concernées.<br /> <br /> <br /> Sans remettre en cause ces résultats, je pense qu'il serait intéressant de relativiser la VA en l'indexant sur les résultats réels.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> CUFR NORD-EST-MIDI-PYRENEES<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE ANGERS<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE BORDEAUX 2<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE BREST<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE CHAMBERY<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE LA ROCHELLE<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE LIMOGES<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE LYON 2<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE POITIERS<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> UNIVERSITE TOURS<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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O
<br /> <br /> Le Grand Ouest est plutôt bien placé, non? C'est bizarre, aucun Campus d'Excellence à signaler!<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> C'est la taille qui est labellisée ou le nombre et la qualité des enseignants-chercheurs - mesurée par leur publications - ; et chacun sait que l'ennemi du travail de recherche c'est le temps<br /> passé  consacré à la gestion de l'institution et à la pédagogie (préparation des cours, suivi des étudiants chronophage). Les petites universités ont de bons résultats parce que : 1 - de<br /> nombreux enseignants-chercheurs ont abandonné leur recherche - 2 - parce que les détachés du secondaire y sont plus nombreux que dans les grandes ; et ceux-là ne sont pas soumis aux obligations<br /> de recherche.<br /> <br /> <br /> <br />
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O
<br /> j'aimerai bien des éléments de preuve de vos deux affirmations. Perso, j'en doute vraiment.<br /> <br /> <br />