Simple comme un coup de fil...

Publié le par Olivier Bouba-Olga

Ami lecteur, j'en appelle à toi, pour essayer de mieux  comprendre la différence entre une communication à distance et une communication en face à face. C'est une vraie question, à laquelle je n'ai pas trouvé jusqu'à présent de réponse vraiment satisfaisante, je me dis que tu pourras peut-être me donner des éléments. Je t'explique.

Tu sentiras facilement la différence entre un échange par mail et une discussion en face à face, ne serait-ce que parce que l'échange de mail se fait par écrit, alors que la discussion est orale.

La différence est moins grande si l'on compare un coup de téléphone et une discussion en face à face. On est dans les deux cas dans du langage oral, on entend l'intonation de la personne, on peut "sentir" son humeur, ... mais il manque encore des choses : on ne la voit pas, on ne voit pas les gestes qu'elle fait, etc...

Imaginons maintenant que tu es en visio-conférence avec une autre personne, tu as le son et l'image, tu entends et tu vois la personne, bref, la différence entre cette discussion à distance et un échange en face à face devient très faible (on suppose que les moyens techniques sont bons, l'image et le son de qualité, etc.).

Or, quand un enseignant fait un cours dans deux amphis, en direct dans un amphi et en visio-conférence dans l'autre amphi, certains étudiants se battent pour être dans le premier amphi (sauf erreur, c'est le cas en première année de médecine sur Poitiers), alors qu'on peut penser que ce qui manque dans l'amphi en visio est très faible. Pourtant, il doit bien manquer quelque chose, sinon, les étudiants ne se battraient pas pour ne pas y être.

D'où la question : quelle(s) différence(s) y-a-t-il entre les deux situations, que manque-t-il dans l'amphi en visio ?

Publié dans Divers

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E
La physique quantique n'est pas dans vos attributions. Ni un brin de sens de l'humain. D'après tous vos commentaires que, par hasard, j'ai eu la surprise de découvrir en effectuant une recherche sur l'encastrement de l'économie dans le social (l'economie au service de l'homme et non le contraire), vous apparaissez comme le calculateur étriqué qu'on s'attend à rencontrer dans les affaires. Sortez un peu de votre sujet et rencontrez des vraies gens avec des vrais sentiments et de vrais problèmes aussi, ça aide à comprendre pourquoi on préfère sentir une personne pour comprendre ce qu'elle veut nous dire plutôt que la voir sur un écran aussi technologiquement efficient qu'il soit.Pour la physique quantique je vous conseille un documentaire intitulé "what the bleep do we know". Je suis sur qu'il vous ouvrira l'esprit à bien des choses auxquel personne n'est heureusement définitivement fermé.Milles excuses pour ce qui peut apparaître comme des critiques ou de la condescendance mais votre commentaire sur les "pricing out"me fait prendre conscience d'un cynisme chez les business men dont je n'imagine pas toujours la portée ni l'intensité. Merci pour la leçon.
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S
Suggestions qui, je crois, n'ont pas encore été faîtes, à mi-chemin entre expérience personnelle et pure spéculation :-La motivation fonctionne aussi pour beaucoup d'étudiants (parmi les motivés, souvent) à la reconnaissance du prof : le fait de vouloir être au premier rang ou l'impact d'un regard dans les yeux pour capter l'attention ne sont pas uniquement conditionnés par la puissance d'attraction sexuelle d'un prof (facteur qui peut d'ailleurs fortement DEconcentrer.) Certains étudiants ont tout simplement besoin de MONTRER qu'ils sont attentifs, appliqués, motivés... pour des raisons qui peuvent varier selon les individus (besoin de reconnaissance pur, sur un mode parent-enfant ; stratégie "il vaut toujours mieux se mettre les profs dans la poche" en prévision des examens, notamment oraux...)-A l'interaction orientée prof-étudiants se substitue dans un contexte d'où le prof est absent non pas une absence d'interactions, mais un ensemble d'interactions étudiants-étudiants. Or, il est beaucoup plus difficile de gérer les questions de discipline/comportementales au sens large, dans ce contexte. Pas seulement parce qu'on peut craindre que des perturbateurs "se lâchent", mais parce qu'il est parfois plus difficile pour soi-même de trouver une attitude sociale appropriée.Exemple : non seulement on n'a plus le choix du cadrage de ce qui se passe sur scène, mais tout regard "dans le vide" pourra passer pour un regard dirigé vers Untel ou Unetelle... le/laquel(le) aura d'autant plus de chance de capter votre regard qu'il/elle aura comme vous plus de raisons qu'à l'habitude d'être déconcentré(e). Un peu comme des propos échangés sur Internet peuvent être facilement surinterprétés, il me semble que quand, entre +/- inconnus (ce qui est le cas à l'échelle d'un amphi de première année), on se trouve réunis dans une même salle pour participer à une activité commune sans que personne ne soit physiquement présent pour dicter (ie justifier socialement) l'adoption de tel ou tel type de comportement, la moindre manifestation physique devient d'un seul coup potentiellement plus signifiante et donc gênante. Il peut être plus difficile de "s'oublier", au moins dans un premier temps, avant que cette situation ne devienne habituelle, ce qui crée un facteur de perturbations supplémentaire.Ces deux points relèvent peut-être de ce que certains commentaires précédents entendaient par "façon culturelle d'apprendre." Il est en tout cas possible à mon avis que des questions de "face" se jouent là, surtout chez des étudiants encore très jeunes et/ou qui se connaissent encore peu, et peut-être plus encore en petits groupes (cette réflexion m'est venue en voyant la photo des étudiants de la Rochelle d'Eric Leguay, mentionnée ci-dessus.)
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P
Je dirais qu'il manque plusieurs choses :<br /> <br /> La dimension : le professeur n'a plus la même taille<br /> La 3d<br /> Le feed-back pour l'élève : le professeur ne voit plus l'élève et et il ne peut le regarder dans les yeux, lui faire sentir qu'il est concerné<br /> Le feed-back pour le professeur : difficile de poser une question ou de faire une remarque courte quand on est a distance, un simple raclement de gorge peut parfois faire prendre conscience d'une erreur ou d'un point important<br /> Et enfin le son, le micro n'enregistre que la voix a proximité, avez-vous déjà songé à l'importance du bruit de la craie, du stylo, des pas, des feuilles, voire des mouvements. Pour exemple de son importance, je suis sur que vous pouvez reconnaître votre conjoint à son pas dans l'escalier, ou reconnaître la présence de quelqu'un dans votre dos uniquement parce qu'il bouge (aucun bruit ou presque).<br />
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S
Bonjour,<br /> « [C]ertains étudiants se battent pour être dans le premier amphi [...] il doit bien manquer quelque chose, sinon, les étudiants ne se battraient pas pour ne pas y être ».<br /> Euh ? déjà, là, il y aurait pas une petite imprécision qui fausserait la question et les raisonnements ?
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A
David :Vous avez parfaitement raison : quitte à rendre la chose virtuelle, passons directement au podcast sans visioconférence initiale. (Avec les coûts que cela entraîne en matériel...)Et dans ce cas, pourquoi ne pas ressortir le podcast d'une année sur l'autre, et de continuer à être payé de la même façon ?Quelle solution magnifique !Non seulement les profs n'auraient plus à se déplacer, mais en plus ils n'auraient même plus à s'embêter à enseigner ! :o)D'ailleurs, les amphis et salles de cours ne seraient utilisés que pour les colles, oraux et partiels.Le coût dans la transition du passage d'un système à l'autre serait alors largement compensé par les économies de chauffage, de personnel d'entretien, etc.En plus, on pourrait réellement s'inscrire dans n'importe quelle université sans coût supplémentaire d'installation pour l'étudiant, et le prof pourrait donner ses cours d'Hawaï.AJC
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