L'Université, parent pauvre du système éducatif...

Publié le par Olivier Bouba-Olga

Dans les articles précédents consacrés au chômage des jeunes, j'ai insisté sur le fait que le problème essentiel tenait moins à l'âge et à la flexibilité du marché qu'à une déficience en matière de qualification. D'où une préconisation essentielle : augmentant l'effort de formation ! Ceci est vrai, particulièrement s'agissant de l'enseignement supérieur, tant la compétition économique suppose que l'on dispose, dans les pays développés, d'une main d'oeuvre hautement qualifiée. Qu'en est-il de l'effort en la matière ?

Si les dépenses globales de formation en France sont dans la moyenne des pays développés, celles consacrés à l'enseignement supérieur sont plutôt en deçà (source : Ministère de l'Education Nationale) :

Ce n'est cependant pas le problème essentiel : si l'on distingue la dépense par étudiant en fonction des filières détude (graphique ci-dessous, source : Minsitère de l'Education Nationale), on s'aperçoit que l'Université (hors IUT) est de très loin le parent pauvre, en dépit du fait que les filières longues de l'Université permettent une très bonne insertion sur le marché du travail et une qualité d'emploi très supérieure à celle des DUT/BTS et quasiment identique à celle des grandes écoles (Cf. article précédent) :

On ne peut donc que louer la qualité des enseignants de l'Université : avec une dépense moyenne par élève très significativement inférieure à celle des autres filières, ils parviennent à obtenir des performances en termes d'insertion exceptionnelles !

Pour en savoir plus : [L'Etat de l'Ecole]

Publié dans Université

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S
Pourtant, les solutions ne manquent pas : http://www.scientistsofamerica.com/index.php?texte=101
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E
très juste. Ne connaissant pas, ils ne la valorisent pas! c'est pourtant un lieu où la pensée unique ne domine pas contrairement aux écoles.
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S
il est d'ailleurs amusant de constater qu'après les émeutes de novembre, tous les politiques ont voulu faciliter l'accès des grandes écoles aux jeunes de banlieue. Comme si, par définition, l'Université ne pouvait pas former d'élites!Le problème c'est que nos (soi-disant) élites ne savent PAS ce qu'est l'Université, ou la recherche...
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E
Oui effectivement l'Université néglige sa recherche mais je dirai surtout, sa vraie recherche, car pour avoir travaillé en université puis en école du supérieur, j'ai tant constaté de mauvaises utilisations des fonds alloués par tant de petits rois sans compte à rendre dont le gaspillage, l'oisiveté voire l'inutilité étaient si flagrantes qu'au delà du problème de la répartition évidente, c'est le controle de cette utilisation qui m'apparaissait très faible voire absent.<br /> Vous le savez très bien, nombres de pseudo chercheurs comptent plus sur la carte de visite que sur les publications scientifiques pour se faire reconnaitre à defaut de devoir justifier de leur travail.<br /> Bien entendu, ce n'est pas une généralité mais cette réalité contribue à gacher parfois les faibles moyens disponibles au détriment de ceux qui agissent ou veulent agir réellement.
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E
Ne serait-ce pas la politique éducative depuis 25 ans, le vrai parent pauvre de notre société.
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O
je dirais oui et non... l'effort budgétaire global est conséquent, mais sa répartition laisse à désirer... et il me semble que l'effort consacré pour l'Université (à la fois côté enseignement, mais aussi côté recherche) est un problème majeur. L'autre problème, de mon point de vue, tenant à l'existence même des grandes écoles (j'y reviendrai sans doute à l'occasion d'un prochain article...)