fraude intellectuelle
Sarkozy s’énerve contre la fraude au chômage, et propose un "gigantesque plan" (voir ici par exemple). Les Echos signalent cependant que « La dernière réforme du contrôle des chômeurs, lancée en août 2005, a déjà permis de tripler le nombre de sanctions prononcées à l'encontre des "faux chômeurs". La proportion de chômeurs pénalisés reste toutefois infime (2 %) au regard du 1,7 million d'individus indemnisés par l'Unedic. ».
Dans un autre article des Echos, on apprend que l’Unedic relativise la fraude, estimé « à 140 millions d'euros (…). Les condamnations pénales et civiles ont représenté un préjudice d'environ 41 millions en 2006, dont 26 millions sont déjà encaissés. Quelque 350 condamnations pénales ont été obtenues, dont 140 avec des peines de prison, précise le document ».
Sur Wikipedia, j’apprends parallèlement que les recettes de l’Unedic sont, en 2006, de 29,39 milliards d’euros, et les dépenses de 29,05 milliards d’euros. Sur le site de l’Unedic, on nous dit que plus de 31 milliards d'euros l'an d'indemnisation ou d'avances sont octroyées, dont 26 milliards au seul titre de l'Assurance chômage.
Je prends ma calculette, je divise 140 millions par 26 milliards, et j’obtiens 0,54%. Et je me dis, qu’en effet, il faut mettre en place un "gigantesque plan". Je dirais même un "super-extra-méga-gigantesque plan", afin de lutter contre ce véritable fléau qui grève la création de richesses et d’emplois de notre doux pays.
NB : il ne s'agit pas ici d'encourager la fraude, plutôt de demander au politique de faire un peu de pédagogie des enjeux, de hiérarchiser les problèmes, et de traiter les problèmes essentiels, plutôt que de caresser les citoyens dans le sens de leurs peurs ou de leurs préjugés...