La leçon du CPE...

Publié le par Olivier Bouba-Olga

J'avais bien retenu la leçon du Professeur Serge Dassault : "précarité = emploi, rigidité = chômage", leçon déjà assenée plus tôt, je l'ai dit dans un précédent billet, par Laurence Parisot.

J'écoute donc, Dimanche soir, notre premier ministre et là, oh surprise!, il répète plusieurs fois : le CPE est un contrat anti-précarité !

Bon élève que je suis, j'applique donc la règle de mon cher professeur :
1) "précarité = emploi". J'en déduis : "anti-précarité = chômage"
2) "CPE = anti-précarité"  nous dit Villepin ? Donc CPE = chômage... CQFD !

Si Dominique de Villepin le reconnaît lui-même...

Publié dans Emploi

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D
Au final, nous ne sommes donc pas si éloignés.<br /> Je rebondis sur votre "bémol" dans le public où la précarité gagne du terrain à marche forcée.<br /> Sans esprit de polémique ni intention de vous pièger, je me permets de vous demander si cette précarité n'est pas la conséquence de l'extreme sécurité des agents titulaires, ceux qui "bénéficient" du risque 0 (dont j'ai fait partie, avant de démissionner de la fonction publique).<br /> Je m'explique : lorsque le secteur public recrute,un agent, c'est pour 40 ans - le plus souvent - quoi qu'il advienne. Les mutations géographiques sont rares,  les mutations fonctionnelles quasi inexistantes, autant dire, toutes formes de flexibilité que vous présentez ce jour dans un autre billet. Ainsi, lorsque l'Etat recrute un instituteur cette année, celui ci est sur, s'il le veut, d'être toujours instituteur en 2046, et ce, quelque soit l'évolution démographique. De même, l'existence des départements, définis par la Révolution Française par l'ensemble des points à moins d'une journée de cheval du chef -lieu, semble bien maintenue pour ne pas déplacer les agents qui y travaillent ... Aussi, les contrats temporaires apparaissent alors comme le moyen de flexibiliser un système bien rigide.
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D
Bien sur que non, il ne faut pas mettre en place les contrats journaliers. Comme vous le faisiez remarquer sur un autre blog, critiquer une situation ne revient pas à accepter la situation radicalement inverse. N'extrapolez pas trop vite, la fonction n'est pas linéaire ...  Dire que je ne vois qu'une flexibilisation du marché du travail est aussi une extrapolation.<br /> Ma comparaison avec les titres financiers reste valable pour démontrer qu'une entreprise freinera toutes les situations dont elle aura bien du mal à se sortir. <br /> Bien évidemment, elle a besoin de salariés qui soient également rassurés sur leur avenir, d'où ma première ligne.<br /> Moralité : il faut mettre le curseur entre les 2 extremes que sont les contrats journaliers et le "risque 0" (qui caracterise aujourd'hui le mode de fonctionnement du public) . <br />  <br /> Je ne cite pas le CPE dans mon bref message, et les cas que vous évoquez dans vos exemples sont du plus haut interet. Je sais à quel point vous êtes attaché aux politiques "d'investissement à long terme" que sont les formations. Je vous suis completement. Encore faut il que l'on rompe avec ce climat de défiance permanent entre partenaires sociaux, qui veut que ce qui est bon pour l'un est mauvais pour l'autre.  A cet égard, le profond mépris ressenti par les entreprises lors de la mise en place des 35 h a laissé des traces.<br /> Il faut aussi comprendre qu'il ne peut y avoir d'entreprises avec un "risque 0".<br />  <br />  
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O
d'accord avec vous, avec un bémol sur la situation du public, où la précarité gagne du terrain à marche forcée...Sur la défiance permante entre partenaires sociaux, d'accord aussi, avec une responsabilité importante des politiques de mon point de vue : nos gouvernants ont toujours l'impression de détenir la vérité, et si les partenaires ne s'alignent pas, on suppose que c'est soit parce qu'ils n'ont rien compris, soit parce qu'ils sont contre toute réforme. Je rève d'un ministre qui montre l'enjeu d'un problème et sa volonté de le régler, qui organise une  concertation entre les personnes intéressées, avec impératif d'arriver à un compromis (dans le bon sens du terme) entre partenaires. Ce type de gouvernance n'est pas vraiment d'actualité en France, comme en témoigne l'exemple du CPE...
D
Hum ! Je mets un message ici, je ne suis pas parvenu à le mettre à la suite du billet concernant l'équation que vous inspirez un article d'Alain Lambert.. <br /> Il me semble y avoir détecté un soupçon d'ironie. Me trompe-je ?<br /> Vous savez fort bien, Olivier ,que qu'un investisseur ou un entrepreneur hésiteront à se lancer dans un projet dès lors qu'il leur sera extremement difficile de se désengager. Ainsi, un titre pour lequel on est engagé jusq'à l'échéance attirera moins qu'un titre plus liquide, il lui faut donc compenser par d'autres attraits.<br /> De même, que l'on durcisse la législation sur les licenciements. Sans doute protegera-t-on les salariés en place (encore que cette situation puisse contribuer à accélerer la chute des entreprises en difficulté). Mais en revanche, l'embauche en sera freinée. Autrement dit, les flux sur le marché du travail en seront freinés, pénalisant notamment les salariés au chomage et surtout les moins productifs.<br />  <br /> Cordialement
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O
sur votre comparaison salarié/titre financier (un peu particulière, vous en conviendrez...), poussons la logique jusqu'au bout : vous le dites à juste titre, quand on gagne en liquidité, on doit perdre en rendement (la monnaie est parfaitement liquide, son rendement est nul). La flexibilisation du marché du travail devrait donc s'accompagner pour les entreprises d'un rendement plus faible (elles gagnent en liquidité). Ce qui signifie? Que l'on aurait devrait accompagner les contrats les plus flexibles de rémunération plus élevées, ce qui ne me semble pas être le cas...De plus, vous considérez que la flexibilité de l'entreprise passe, et ne passe que, par une flexibilisation du marché du travail, ce qui est archi-faux : la flexibilité peut emprunter tout un ensemble de voies, certaines collectivement préférables (Cf. le modèle du toyotisme qui allie polyvalence des salariés et stabilité au sein des entreprises et permet à ces dernières d'être flexibles ; cf. aussi les exemples des districts industriels italiens et leur modèle de spécialisation souple ; cf. encore les exemples des groupements d'employeurs qui allient flexibilité des entreprises et stabilité des salariés, etc...).Enfin, si l'on vous suit jusqu'au bout, la meilleure solution serait de réinventer les contratsq journaliers : on embauche les salariés le matin, sans garantie d'emploi pour le lendemain... Plus sérieusement, bien sûr qu'il faut trouver un équilibre entre besoin de sécurité des salariés et besoin de flexibilité des entreprises, et qu'au delà d'un certain niveau de protection des problèmes de dualisme sur le marché du travail ne manqueront pas d'apparaître. En l'occurrence, le CPE ne constitue pas, de mon point de vue, un bon équilibre.
E
o:)))<br /> Villepin ne semble pas être un matheux alors! n'aimerait-il pas la transitivité....!?
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