Nicolas Sarkozy au Medef
Jeudi dernier, invité par le Medef, Nicolas Sarkozy a déclaré :
Moi, je dis qu’il a raison, Nicolas : il faut faire sortir de la tête des gens l’idée que l’on peut gagner plus en travaillant moins. C’est une contre-vérité totale : pour gagner plus, il faut travailler plus. Logique. Les responsables du Medef ont eu raison de lui faire une standing ovation, l’autre jour (normal, me direz-vous, les chefs d’entreprises, ça connaît l’économie).
la France ne s'est "pas encore remise du choix historiquement stupide d'expliquer aux gens qu'en travaillant moins, on pourrait gagner davantage".
Moi, je dis qu’il a raison, Nicolas : il faut faire sortir de la tête des gens l’idée que l’on peut gagner plus en travaillant moins. C’est une contre-vérité totale : pour gagner plus, il faut travailler plus. Logique. Les responsables du Medef ont eu raison de lui faire une standing ovation, l’autre jour (normal, me direz-vous, les chefs d’entreprises, ça connaît l’économie).


Image n°3, où l'on comprend que cette évolution paradoxale n'a rien de paradoxale. On peut gagner plus en travaillant moins si la productivité du travail augmente : les gains de productivité, ca veut dire que la croissance des richesses produites est supérieure à la croissance des ressources mobilisées. On peut en profiter soit pour maintenir constant les ressources mobilisées (notamment en travail = constance des heures travaillées) et accroître les revenus des salariés ; soit pour réduire les ressources mobilisées (diminution du temps de travail par exemple).

Après on peut débattre sur les choix les plus pertinents pour l'avenir : faut-il continuer sur cette tendance? Quand? à quel rythme? N'a-t-on pas été trop loin et/ou trop vite? etc. On peut s'interroger sur le temps partiel subi, notamment par les femmes. On peut s'interroger aussi sur les moyens de gagner encore en termes de productivité, se dire que ces gains de productivité sont passés par une dégradation des conditions de travail dans l'entreprise (cf. l'ouvrage d'Askenazy "Les désordres du travail"). Mais autant éviter de lancer le débat en affirmant que l'on n'a pas le choix ; en formulant de pseudo-lois économiques démenties clairement par l'histoire des faits économiques.