Le travail, c'est la santé?

Publié le par Olivier Bouba-Olga

Nouvelle petite chronique pour 7 à Poitiers, titrée "Le travail, c'est la santé?". Je rédige ces petits billets une fois tous les 2 mois environ. J'ai décidé de les archiver ici (le lien figure dans la rubrique "mes liens", colonne de gauche).

 

S'agissant de ce dernier billet, les résultats de l'enquête évoquée au début sont tirés du rapport Wasmer/Lemoine dont j'ai parlé ici. La suite est une interprétation libre de ces chiffres, à partir notamment de l'ouvrage de Beauvallet.


Le travail, c'est la santé?

 

Trouvez-vous votre travail stressant : toujours, souvent, parfois, rarement ou jamais ? C’est la question qui a été posée à des salariés de 32 pays, en 2005, dans le cadre de l’enquête International Social Survey Program. La France apparaît comme le pays le plus stressé de l’échantillon : 14 % des Français employés à plein-temps répondent toujours, 32 % répondent souvent, soit presque un salarié sur deux, 43 % répondent parfois. Seuls 7,3 % répondent rarement et 3,7 % répondent jamais.

Comment expliquer ce « score ». Une partie de l’explication tient sans doute à la diffusion plus rapide qu’ailleurs des dernières modes manageriales : dans de nombreuses entreprises et institutions (y compris publiques), on commence par définir des indicateurs de performance, on fixe sur cette base des objectifs aux salariés, qui sont récompensés s’ils les atteignent (la carotte), mais qui sont sanctionnés s’ils échouent (le bâton). Et la période suivante, on monte d’un cran les objectifs.

Quand ce n’est pas en interne qu’une telle pression est mise, c’est vis-à-vis des sous-traitants. Les entreprises ont en effet massivement procédé à l’externalisation de tâches préalablement réalisées en interne. Un des avantages essentiels de ce type de stratégie est précisément de reporter la pression sur le sous-traitant. On lui fixera des objectifs de plus en plus serrés, à lui de se débrouiller pour les atteindre. Et le sous-traitant de rang 1 de procéder de même vis-à-vis du sous-traitant de rang 2, puis de rang 3, etc.

Stratégie efficace à court terme, mais calamiteuse à long terme. D’un point de vue psychologique et social, bien sûr, mais aussi d’un point de vue économique. Il est temps que la mode change…

Publié dans Emploi

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L
<br /> <br /> Course à la productivité : ceux qui ont du boulot en chient plus chaque jour, et ceux qui n'en ont plus flippent de ne plus en avoir. Et donc, tous grossissent, donc, l'obésité devient un pb de<br /> santé publique.<br /> <br /> <br /> <br />
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